Le 4 octobre 1957, l’Union soviétique plaçait sur orbite le premier satellite artificiel de la Terre (Spoutnik-1) et l’Humanité entamait une nouvelle page de son histoire. Depuis les Métamorphoses d’Ovide aux premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, l’exploration de l’espace a nourri les plus grands fantasmes de l’Homme.
Sommes-nous seuls dans l’univers ?
L’exploration spatiale permet de répondre à de nombreuses questions qui aujourd’hui encore restent sans réponse. Existe-t-il des exoplanètes capables d’abriter la vie sous une forme intelligente ? L’univers contient-il une autre planète habitable pour l’Homme ? Pour y répondre, il faut s’intéresser au phénomène de création des planètes et donc à leurs étoiles hôtes.
Etoiles et planètes se forment à partir du même milieu. De fait, leur évolution reste intimement liée. La mission PLATO (PLAnetary Transits and Oscillations of stars) a pour objectif d’approfondir notre connaissance de la formation et de l’évolution des systèmes planétaires, en particulier ceux ayant des caractéristiques proches du système solaire. Le satellite européen doit déterminer si notre système solaire constitue une exception ou si sa configuration est répandue dans l’univers. Prévu pour un lancement en 2026, la mission PLATO succède au projet COROT, arrêté en 2012, qui visait deux objectifs scientifiques : l’étude de la sismologie stellaire et la recherche de planètes extra solaires.
« La Terre est le berceau de l’humanité ; nul ne peut éternellement rester au berceau. »
Konstantin Tsiolkovsky
PLATO « quid est » ?
Développé par l’Agence spatiale européenne (ESA), PLATO est un satellite artificiel doté de 34 télescopes à très large champ permettant d’observer 50% de la voie lactée. Le télescope spatial déterminera avec une précision sans précédent les rayons, masses, âges, paramètres orbitaux des exo planètes dans la zone habitable et étudiera simultanément la sismologie de leurs étoiles hôtes.
Le satellite doit permettre de caractériser plusieurs milliers de planètes dont une grande proportion de planètes rocheuses de type Terre ou super Terre, notamment grâce à la méthode des transits. Cette approche photométrique permet de mesurer le rapport des rayons de la planète et de l’étoile, en mesurant la profondeur du transit sur la courbe de lumière.

Le Groupe Astek intervient auprès du LESIA (Laboratoire d’Etudes Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique) chargé de la fourniture du logiciel de vol des calculateurs bord. Les consultants Astek travaillent à la spécification logicielle, au développement des bancs de tests et développent en partie le logiciel de vol qui implémente les algorithmes capables de traiter les données des astres observées.
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Pourquoi aller dans l’espace ? Nous y sommes déjà.
Les ingénieurs systèmes du Groupe Astek interviennent également sur l’intégration, la validation, la vérification et la qualification de viseurs d’étoiles auprès de la PME française Sodern, spécialisée dans l’instrumentation optique, neutronique et spatiale. Sodern, filiale d’Ariane Group, a récemment décroché le contrat de fourniture des 1800 « viseurs d’étoiles » des 900 mini-satellites de la future constellation OneWeb. C’est 10 fois plus de satellites que le projet de téléphonie par satellite Iridium auquel participe le Groupe Astek.
Les viseurs stellaires s’apparentent aux « yeux » du satellite. Ce sont des caméras numériques sophistiquées qui identifient les étoiles de la voûte céleste et lui permettent de se repérer dans l’espace. Le viseur est un outil de navigation essentiel à l’exploitation et à la désorbitation de tous types d’engins spatiaux. Il correspond à la fonction « Capteurs » du Système de Contrôle d’Attitude et d’Orbite (SCAO) présenté ci-dessous :

L’attitude est un terme astronautique qui désigne l’orientation d’un véhicule spatial selon un repère tridimensionnel. Le contrôle d’attitude consiste à contrôler l’orientation et les mouvements d’un objet dans l’espace d’avant en arrière, de gauche à droite et autour d’un axe vertical.
Cela permet par exemple à un satellite de télécommunications de toujours avoir ses antennes tournées vers sa zone de couverture géographique.
OneWeb, un projet ambitieux et révolutionnaire
L’objectif de OneWeb est de démocratiser l’internet par satellite par la création d’un maillage de mini-satellites placés en orbite basse autour de la Terre. Le réseau ainsi créé garantit un accès internet haut débit (équivalent à la fibre optique) à tous et en tout point du globe.
Le projet met la filière française à l’honneur. Sodern est responsable de la fourniture des mini-viseurs d’étoiles, Airbus Group conçoit les mini-satellites et Arianespace s’occupe de leur mise en orbite avec les lancements prévus de 21 lanceurs Soyouz.
La création de 900 satellites représente un défi sans précédent pour l’industrie aérospatiale qui a dû adapter ses modes de production pour suivre le calendrier de la mission. Sodern a créé une nouvelle usine de production automatisée pour réaliser les mini-viseurs spécifiques aux besoins de la mission, réduisant leur coût par 50 et ramenant leur temps de production à 1 heure au lieu d’1 semaine pour un viseur d’étoiles traditionnel. De son côté, Airbus Group a conçu le design du satellite et a réalisé les 10 premiers exemplaires à Toulouse. Enfin, OneWeb s’occupera d’assembler le reste de la constellation depuis son usine californienne à raison de 4 satellites par jour.
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Article réalisé par Jean-Félix Comet-Barthe