Docteur en ingénierie électronique dans les domaines aéronautique et spatial, Sabeha découvre, par le fruit d‘une opportunité, le milieu de l’IoT. Aujourd’hui, elle est consultante R&D pour la marque Axible[1] du Groupe !

Tu as récemment animé un meet-up à destination de nos collaborateurs. Peux-tu nous partager ton expérience ?

Les meet-up permettent de partager de façon informelle avec différents intervenants, et j’ai grandement apprécié de pouvoir en animer. Lors de ma thèse, j’ai été amenée à faire beaucoup de conférences pour présenter mes travaux : cette expérience d’oratrice me permet d’être à l’aise dans la prise de parole en public. J’étais donc plutôt à l’aise pour animer ce meet-up et ravie d’échanger avec mes collègues.

Dans le cadre du meet-up, j’ai mis en avant un sujet plutôt générique sur le milieu de l’IoT. Le public était d’horizon divers, et s’est avéré très intéressé par la découverte de l’IoT. Je pars du principe que lorsqu’une personne pose une question, c’est qu’elle s’intéresse au sujet et donc qu’elle le comprend. Plusieurs questions m’ont été posées par les participants à la fin de ma présentation : je considère donc que c’est un pari gagnant.

Je suis contente d’avoir eu l’occasion d’animer un meet-up. J’ai trouvé cela très enrichissant de mettre en lumière mon domaine d’expertise et mes projets. Cette expérience m’a beaucoup plu, et le temps de préparation en amont s’est avéré plutôt minime.

Peux-tu nous en dire plus sur ce que tu as présenté au cours de ton meet-up ?

La thématique de mon meet-up était centrée autour du développement d’un objet IoT (Internet of Things) de bout en bout. J’ai pu présenter les process de développement d’objets connectés dans leur globalité ainsi que plusieurs produits développés par Axible. J’ai notamment évoqué le Novapass, un dispositif de contrôle d’accès connecté où votre téléphone se transforme en télécommande ; le tracker, un dispositif développé pour LVMH basé sur la technologie Sigfox Monarch, ou encore le M’bient, un dispositif multi capteurs qui permet le prototypage rapide etc.

Qui dit production d’objets connectés, dit forts enjeux sur plusieurs caractéristiques du produit : l’autonomie, la connectivité, l’intégration et la certification. Les certifications sont un élément clé de la commercialisation d’un produit IoT. Elles doivent être prises en compte dès le début de la conception du produit afin d’éviter le rejet du dossier ou l’échec aux tests, ce qui engendrerait des frais supplémentaires non-négligeables.

Une autre alternative moins onéreuse est de faire de l’auto-certification, bien que cela puisse s’avérer très périlleux. Au moindre incident lié au produit, tel qu’un incendie ou la perturbation d’un système, c’est l’entreprise qui en sera tenue directement responsable. Pour cette raison, nous faisons systématiquement certifier nos produits par des laboratoires agréés.

Ces certifications attestent que l’objet répond à toutes les préoccupations concernant la sécurité, la compatibilité électromagnétique (CEM), la santé, et la protection de l’environnement.

Quelle tendance va se dégager selon toi pour le futur de l’IoT ?

Au-delà de travailler sur l’uniformisation des produits et leur interopérabilité, il faudra surtout se concentrer sur leur sécurité, et plus spécifiquement l’aspect cybersécurité. Toute entreprise IoT doit être capable d’évaluer de façon approfondie des risques de sécurité, mais aussi d’examiner les vulnérabilités des appareils et des systèmes réseau ainsi que les systèmes backend des utilisateurs et des clients.

Le risque doit être atténué pendant tout le cycle de vie du produit depuis la conception au déploiement, en particulier à mesure qu’il évolue et se développe géographiquement. On peut prendre l’exemple de la société de cybersécurité Stormshield[2], qui s’est fait attaquer en décembre 2020. Des données majeures sur leurs architectures ainsi que de nombreux soft ont été dérobées, et peuvent servir à attaquer l’ensemble de leurs clients. La cybersécurité, dans le but de protéger les données sensibles, doit donc devenir un incontournable lors de la création d‘un produit connecté.

Enfin, un élément imprévisible a sans conteste été l’apparition de la crise sanitaire. Cette dernière a redistribué toutes les cartes dans la chaîne d’approvisionnement des composants. Un autre enjeu pour l’IoT va donc être de savoir s’adapter à ces nouvelles contraintes de livraison. Dès à présent, les entreprises doivent relever le défi de repenser toute leur logistique, afin de pallier ces nouvelles contraintes.


 

[1]La marque Axible est rattachée à la division Manufacturing du Groupe Astek. Cette dernière produit des objets en fond propre à destination de nos clients.

[2] Un leader européen de la sécurité des infrastructures numériques