Bonjour François, bientôt 15 ans que tu es chez Astek, ce n’est pas le genre de parcours qui se raconte en 5 lignes alors peux-tu le résumer en quelques lignes supplémentaires ?

C’est vrai que je connais bien la maison désormais ! Je suis arrivé chez Astek en janvier 2008 alors qu’on était dans des bureaux bien plus petits à quelques mètres de ceux que nous connaissons maintenant à Boulogne-Billancourt. Au départ j’évoluais en tant que directeur de pôle télécom et consultant en management de projet sur des sujets très variés. Pendant près de dix ans, j’ai eu l’occasion de participer à des projets de transformation numérique de grands noms du secteur des télécoms mais aussi de grandes entreprises françaises dans le transport et l’énergie, tout autant dans l’accompagnement au changement que dans la gestion de projet critique ou dans le management de projet spécifique aux évolutions digitales.

En 2017, j’ai été chargé de mettre en place et diriger l’Innovation Lab’, la cellule recherche et innovation d’Astek. On y développait alors des sujets de recherche variés, allant de la Data aux développements de l’intelligence artificielle, en passant par l’IoT, la Cybersécurité ou le véhicule autonome. C’était un nouveau challenge ! Certes, il fallait développer la recherche, mais il fallait surtout constituer et manager une équipe qui devait travailler ensemble pour découvrir de nouvelles choses. L’Innovation Lab’ s’est développé rapidement et, comme l’équipe grossissait, nous avons été en mesure d’y intégrer des stagiaires en fin d’études. Forcément, apprendre à quelqu’un à s’épanouir en entreprise, passer son expérience ou rechercher à pousser plus loin la connaissance, cela nous renvoie beaucoup de fierté, mais cela permet surtout d’apprendre aussi des autres. Les jeunes diplômés, tout comme les nouvelles technologies, questionnent nos a priori et nous mettent en déséquilibre, ce qui est stimulant pour la créativité.

Depuis janvier 2020, j’ai rejoint les fonctions supports du Groupe en charge du marketing opérationnel. A nouveau, je suis parti à la découverte de nouveaux domaines, réellement enrichissants par rapport à ce que j’ai pu connaître auparavant. Perfectionner notre offre en créant de nouveaux outils, développer et optimiser l’ensemble des sites web du Groupe… cela reste du management de projet. Mais le plus intéressant c’est sans doute que cela permet, dans un Groupe en pleine croissance, de transmettre au quotidien mon expérience de conseil et de management. Comment ? Déjà avec le super travail d’équipe que nous opérons avec Dorian, alternant au marketing ; mais aussi parce que, dès qu’un recruteur rejoint le Groupe par exemple, il faut le former à l’ensemble des outils que nous avons créés et c’est l’occasion de rappeler ce qui fait la spécificité de nos métiers.

Tu as réussi à nous raconter ton parcours très rapidement… et pourtant, on ressent tout de suite l’envie de transmission de savoir !
Tu peux nous en dire un peu plus ?

J’ai toujours beaucoup aimé transmettre, ou plus exactement échanger, des expériences par la formation et le coaching, déjà avant de rejoindre Astek. J’aime apprendre. Et former, c‘est surtout échanger. On apprend de l’autre au moins autant qu’on lui « enseigne ».

Pour commencer, à la sortie de mes études, j’ai rejoint les associations d’anciens élèves de Polytechnique et de Télécom Paris, mes deux anciennes écoles, pour suivre l’évolution des élèves et les aider, s’ils le souhaitaient, dans leur recherche d’emploi par exemple. Puis, durant mes années aux États-Unis, j’ai donné des formations sur la culture business européenne à des managers américains souhaitant développer des activités en Europe.

À mon retour en France, j’ai dispensé des cours nettement plus techniques à des élèves ingénieurs ou à des personnes plus expérimentées en formation continue. Il s’agissait de cours dans le domaine des télécoms et de la régulation des télécoms pour l’accompagnement vers les nouvelles missions des opérateurs.

Le plus gratifiant est sans doute mon activité en coaching, que je réalise à titre bénévole depuis plus de vingt ans. En effet, j’apprends aux personnes en face de moi à chercher un emploi et je les accompagne dans leur recherche. Cette expérience est toujours pleine d’enseignement. J’ai eu à accompagner des ingénieurs tout juste sortis d’études mais aussi d’anciens directeurs de grandes entreprises qui se retrouvaient en recherche d’emploi pour différentes raisons ; des personnes à qui cela n’était pas arrivé depuis de nombreuses années. Le plus dur pour eux s’est souvent de se rendre compte qu’ils ont besoin d’aide et n’ont aucune connaissance réelle de techniques de recherche d’emploi.

En tant que consultant, j’ai souvent eu des missions de conduite du changement. J’ai aussi, plus récemment, donné des cours de management de projet. Dans ce domaine, tout le monde a sa méthode, mais c’est réellement l’expérience qui compte. Il faut avoir traversé 3 ou 4 crises, techniques, budgétaires et humaines, pour avoir le recul nécessaire. C’est pourquoi je ne me suis lancé que lorsque j’ai pu considérer que mon expérience dans ce domaine était suffisante.

Avec le développement de l’équipe de l’Innovation Lab’, j’ai eu la chance de coacher des stagiaires qui cherchaient à découvrir de nouvelles technologies. Des moments particulièrement intéressant parce que, quand on y pense, le principe de mon coaching était de pousser les étudiants à plonger vers l’inconnu alors qu’aucun de nous ne savait où cela finirait. C’était aussi passionnant car il faut aussi apprendre – à soi et aux autres – à gérer l’équilibre motivation, créativité, rigueur et travail « administratif » propre à la recherche.

Depuis plus d’un an, j’ai la chance de tutorer Dorian, alternant au marketing, et de travailler quotidiennement avec l’ensemble des alternants du service Com. C’est un autre type de transmission de savoir, très gratifiant.

Enfin, cette année, un nouveau partenariat a vu le jour avec l’ESEO lors de la création d’une Chaire « Ingénierie d’Affaires » et j’ai la chance de dispenser des formations aux étudiants de l’école.

Justement, cette Chaire a été signée en 2022 et mise en place dès la rentrée de septembre 2022.
Grâce à plus de 200 heures de formation dispensées par plusieurs collaborateurs d’Astek, elle permet d’ajouter une dimension business à la formation technique et scientifique qui est déjà offerte aux étudiants de l’ESEO.
Comment interviens-tu dans le cadre de ce nouveau partenariat ?

J’interviens auprès des étudiants de l’ESEO comme encadrant de projets de groupe, l’un des éléments clés de leur formation. L’idée est de proposer à un ou plusieurs groupes de 6-8 élèves un sujet autour à la fois de la partie commerciale de l’Ingénierie d’Affaires, mais aussi de la gestion de compte dans la durée et dans la gestion de projet propre à une affaire donnée. J’ai choisi de proposer une mise en situation quasi réelle face à un client virtuel. Je leur confie un sujet en début d’année, un sujet qui est en effet un besoin client. Les étudiants réfléchissent autour de ce sujet pour pouvoir ensuite présenter une offre qui réponde à ce cahier des charges.

Ayant été moi-même selon les cas à la place du commercial ou du technico-commercial côté vendeur, ou du donneur d’ordre, de l’acheteur ou du chef de projet technique côté client, j’ai à cœur de reconstituer et leur faire prendre conscience du jeu d’acteurs auquel ils vont être confrontés plus tard. L’idée est que leur apprentissage dépasse largement le simple exercice de production, soumission et défense d’une offre, à l’écrit comme à l’oral.

Cette année, ils ont dû réfléchir autour du besoin d’aménagement des transports en Ile-de-France pour l’accueil des jeux olympiques et paralympiques Paris 2024. Je les ai accompagnés au début du projet pour les aider à partir sur de bonnes bases ; et à la fin du projet pour le perfectionner. Le reste du temps, je restais évidemment disponible mais ils travaillaient surtout en équipe pour développer leur projet en prenant des directions toutes différentes. Cela me permet de prendre du recul et de jouer le rôle du client. Je peux ainsi challenger leur proposition, émettre des objections, et les mettre en face d’un process commercial réel. Je les force ainsi à se mettre eux aussi dans le filtre du client et à comprendre certains non-dits, non abordés dans la partie « académique » des cours de l’ESEO.

J’aime beaucoup ce format d’enseignement ! Déjà il me permet de me challenger moi-même. Il faut que je trouve des sujets d’actualité qui intéressent les étudiants, des sujets techniques qui stimulent leur côté technique et des sujets en lien avec le business actuel qui les poussent à comprendre l’environnement dans lequel ils interviennent et à s’y adapter. Et de très belles choses ressortent de ce projet !

Le plus intéressant pour eux et pour moi, c’est qu’ils apprennent aussi à travailler en équipe en fonction des aptitudes de chacun ; en fonction de celui qui préfère la technique ou de celui qui sera le meilleur rédacteur ou orateur. Tous ressortent de ce cours avec de nouveaux apprentissages et nous montrent des projets très intéressants.

J’ai hâte de développer un nouveau projet l’année prochaine pour découvrir l’évolution des étudiants et de leur apprentissage !