Les technologies de réalité augmentée (AR) et de réalité virtuelle (VR) sont en train de transformer profondément le secteur de la santé. Leur capacité à superposer des données numériques sur le monde réel (AR) ou à plonger les utilisateurs dans des environnements entièrement virtuels (VR) ouvre de nouvelles perspectives, tant pour les professionnels de santé que pour les patients. Toutefois, ces innovations sont encore confrontées à certains défis techniques, notamment en termes de cybersécurité, d’infrastructure et d’acceptation par les utilisateurs.

L’AR est, à mon sens, une technologie voué à s’implémenter de plus au plus dans l’industrie et dans le secteur médical. Plus qu’un gadget, ces solutions permettent de simplifier l’abstraction et de faciliter l’intégration de nouveaux membres. Les outils disponibles aujourd’hui restent toujours limités (autonomie, capacité d’utilisation en extérieur, poids, etc …) mais le secteur est supporté par des acteurs puissants qui accélèrent le développement hardware. Le principal problème de cette technologie, est l’image biaisée qu’on peut s’en faire et la difficulté de son acceptation (notamment en VR). C’est pourquoi il faut pousser le développement de solutions utilisant l’AR et la VR pour les populariser et les démystifier.

Hugo DA MAÏA

Ingénieur logiciel, Astek

Formation et Simulation Médicale

L’une des applications les plus prometteuses de la VR dans la santé est la formation des professionnels de santé. Grâce à la réalité virtuelle, les étudiants et médecins peuvent s’entraîner à réaliser des interventions chirurgicales dans des environnements virtuels réalistes, sans mettre en danger les patients. Des plateformes comme Osso VR et Fundamental VR permettent de recréer des simulations extrêmement réalistes où les praticiens peuvent manipuler des instruments chirurgicaux et interagir avec des représentations 3D de l’anatomie humaine.

Les études montrent que l’utilisation de la VR améliore la rétention d’informations et le développement des compétences pratiques, en particulier pour des opérations complexes comme les chirurgies cardiaques ou orthopédiques. En plus de la chirurgie, la VR permet également aux praticiens de simuler des scénarios d’urgence ou de pratiquer des techniques rares. Ces simulations peuvent être ajustées en temps réel pour représenter différents cas cliniques, offrant ainsi un niveau d’interaction supérieur par rapport aux méthodes d’apprentissage traditionnelles.

Soins aux Patients et Thérapies Virtuelles

Les technologies AR et VR ne se limitent pas à la formation. Elles apportent également des bénéfices tangibles aux soins des patients, notamment en rééducation et dans le traitement des troubles mentaux. Les solutions de VR permettent aux patients de réaliser des exercices de rééducation dans des environnements virtuels immersifs, ce qui rend les traitements plus engageants et favorise une meilleure participation du patient. Par exemple, des plateformes comme MindMaze utilisent la VR pour la rééducation des patients souffrant de troubles neurologiques ou musculo-squelettiques, avec des exercices personnalisés et un suivi en temps réel.

La VR est aussi utilisée pour des thérapies cognitivo-comportementales, notamment dans le traitement des phobies, de l’anxiété et du stress post-traumatique. En exposant les patients à des environnements contrôlés et immersifs, les praticiens peuvent mieux gérer les peurs spécifiques ou les troubles de l’anxiété dans des conditions sécurisées. Cette approche est particulièrement efficace dans les traitements de longue durée et pour la gestion de la douleur chronique, où la VR agit comme une distraction immersive, réduisant ainsi le besoin de recours aux opioïdes

Cybersécurité et Infrastructure

L’un des principaux défis de l’intégration de ces technologies dans les soins de santé est la cybersécurité. Le traitement et le stockage des données médicales sensibles dans des environnements AR/VR nécessitent des protocoles de sécurité robustes pour éviter toute forme de violation. Les systèmes hospitaliers doivent également adopter des infrastructures suffisamment puissantes pour supporter ces technologies, notamment avec la 5G et le cloud. Malheureusement, de nombreux établissements ne sont pas encore adaptés à cette évolution, tant en termes de coûts que d’infrastructures.

De plus, il est crucial d’améliorer l’acceptation de ces technologies par les professionnels de santé. Par exemple, les casques AR, tels que le HoloLens 2, bien qu’efficaces pour superposer des données sur le champ de vision du chirurgien, restent relativement lourds et peu confortables sur de longues périodes. Les conditions d’éclairage ou l’encombrement des environnements réels peuvent également perturber le bon fonctionnement des applications AR, ce qui limite leur adoption dans les milieux cliniques.

Pour que l’AR et la VR réussissent leur implantation dans le domaine médical, ces technologies doivent rester simples et focalisées sur l’essentiel. Les solutions doivent faciliter la prise de décisions cliniques et rendre la complexité médicale plus accessible, sans ajouter de couches superflues. En évitant de surcharger les praticiens d’informations inutiles, l’AR/VR peut réellement améliorer la qualité des soins, tout en rendant les processus médicaux plus efficaces et plus précis. C’est cette sobriété, combinée à la capacité de simplifier des procédures complexes, qui définira le succès de ces technologies dans le secteur de la santé.

Thomas Sloukgi

Thomas SLOUKGI

Chargé de communication externe

Hugo DA MAÏA

Hugo DA MAÏA

Ingénieur logiciel